Germination
Lison tu
m'avais donné ce rendez-vous,
tu sais
quand on est jeune on est un peu fou.
Il était
écrit vient à la nuit tombante
je t'ai
suivi tout là-haut sur cette sente
petite particule du crépuscule
et vers
toi j'ai grimpé sur le mont Königstuhl.
Te souviens-tu de ces ombres chaotiques ?
des murs
tombés de cette église gothique.
Comme
nous, un peu folles elles couraient
sur nos
côtés et derrière, nous suivaient
partout
entre les ruines de grès rouges
où pour
toujours les contours tremblent et bougent.
Au soir, nos âmes aguerries palpitaient.
Elles
s'éveillaient, martelaient, enchantaient,
rougeoiements
sur fières armures sans peur
pareilles
aux lueurs de feux et clameurs
comme
s'oyaient les forges du Neckar
qui pour
des siècles ont résonné jadis.
On s'asseyait au sommet de ces remparts
tu te
dessinais petite fleur de lys
sur la
terre et le ciel d'un soleil fuyard.
Par nos liens, chlorophylle enchevêtrée
par-dessus
tous ces fers de grilles rouillées,
moi
comme le rugueux lierre toi Lison,
Heidelberg
t'épanouissait liseron.
Auprès d'un chateau d'éboulis minéral
germinait alors notre amour
rudéral.
Te souviens-tu de ces ombres chaotiques ?
Auprès d'un chateau d'éboulis minéral
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