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Affichage des articles du août, 2020

Oubli

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    Au début rien que le vide un désir d'oubli un silence sans image et puis fffouuu ce vent ce vent dans ma tête comme le chant d'un coquillage alors c'est revenu le vent le crissement du sable dans les oyats les fragrances de bruyères mêlées à celle des pins et ce wouhm incessant que font les vagues quand elles se brisent quand elles se brisent elles roulent elles écument et viennent déposent un baiser salé mouillé sur la plage ce wouhm lourd et pesant comme un cœur qui va rompre ce wouhm lourd et pesant qui me brise

Nos jardins glaçés

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  Sert moi fort, mon amour contre ton corps de braise la lune est gibbeuse autour et sur nos jardins il neige. Embrase-moi, mon amour oui, mets le feu à ma nuit car au-dehors le vent court et un loup rôde sans un bruit. Sous la couette, on s'est enfoui aime-moi encore, mon amour je t'ai dessinée nue et givrée sur notre vasistas gelé. Reflets de lune mordorée sur le glacis de nos jardins et tes défenses évaporées amour, je t'approche et j'ai faim. En la tendresse de ce dimanche et cette morsure d'insomnie ta chevelure devenue blanche je t'ai aimé ma belle-de-nuit.  (photo que j'ai prise en Autriche Wolfgangsee)

Regard sur mon jardin

  Regard sur mon jardin C'est un monde d'herbes folles de graminées tout terrain qui se moque du gazon les merles le savent bien.  Mon saule pleureur a construit une pergola sur la rue où se bécotent gamines et gamins.   Au bord de la terrasse la lavande se lie au romarin la monnaie du pape s'est couchée sur la corbeille de la mariée Sur le mur la vigne vierge s'effarouche d'une brise qui est venue l'embrasser.   Il y a des salades qui poussent sur mes trottoirs  un chèvrefeuille galope sur un muret sans fin  une pie chamaille le vieux chat tout noir  au sol les fourmis racontent une histoire la trace perdue d'un monde sous-terrain.  Un rosier portillon sort ses griffes pour une facture dans le courrier.  Dans le cerisier les fruits s'éclatent philosophant sur mon transat je fais salon au fond du jardin.  J'ai débouché ma cave, saoulé jusqu'aux derniers voisins  le cadran solaire grappille une date  une muse nue sur u

Speen et Splatch

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  Je me penche et plonge mon regard, sur l’eau le soleil s’est baigné le feu de sa courbe s’est voilé mélange de gris perlé de soir. l’odeur de la terre est mouillée, la brise descendue des nuées a épongé mes troubles pensées. La flaque miroir annonce le soir, le soleil trempé un chagrin noyé. Oublier une promesse si noire, partir pour retrouver l’espoir et dans la flaque taper le pied le ciel gris et noir est broyé.

Ô dit l'eau

  Ô dit l'eau Dans une grotte sur une voute  deux gouttes sans doute croissent  s'agrandissent s'allongent  vibrionnent grossissent s'alourdissent    Ô dit l'eau du lac    les gouttes s'attendent s'étendent  fanfaronnent et glissent  Chut dit le lac qui ne doute    Chute    flic et flac  ont répondu les petites gouttes.

Forêt

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Beau merle tu chantes la fête après la pluie. Sittelle ta ritournelle persistante semble triste, et toi la buse, par ton cri alerte, tu abuses. Toc toc toc fait le pic épeiche Il travaille ainsi sans se dépêcher. Feuilles et branches mortes craquotent sous mes pas. Un charme se balance dans le vent, il fait entendre un grincement, comme une porte que l'on ouvre. Soudain un brocard détale et aboie en cabot. Il va dériboulant dans les buissons. Des murmures de ronces mures me gardent sur le sentier. Au creux de la forêt sombre, je respire une odeur de cuir en zone humide. Un bruit de piétinement, est passé sur le tapis de fleurs bleu. Je m'assieds près d'un arbre majestueux, pose ma main sur sa peau de mousse. Le vénérable du peuple des trembles n'est pas mort, Il pousse encore. (photo que j'ai prise près de Montcornet)