À mon autre.



 (photo que j'ai prise en forêt près de Chaumont)

À mon autre.

Jardins clos aux grilles rouillées, dans les ombres de la vieille église et son silence.
D'un regard curieux de peurs enfantines.
Souvent loin des coups d'autres bandes, moi insolent et toi insultant leurs piètres batailles, je te revois mon frère, mais qui es tu ?
Après une bagarre, un poing dans le nez, on se l'était juré, jamais plus l'un sans l'autre dans nos démêlés. Notre pacte nous liait en lien contigu. Comme de petits sauvages nous tenions les autres à distance.

Des fruits grappillés après des grillages rompus, de friches en cabanes abandonnées, tout était une invite et nos antres un monde à l'écart des intrus.
Fumée, brindilles brûlées, joie animale du feu qu'on allume comme un rite à l'âtre.
Brûlure de braise, découverte de sa trace qui ne s'efface.

Maraudeurs d'une sente inconnue, sur notre territoire, nous suivions l'eau qui serpente rêvant qu'elle nous mènerait à la mer.
Seuls et nos pas silencieux en zone interdite pour approcher les marécages. À travers les ajoncs, nos grands yeux ouverts sur des apparitions furtives de grenouilles et tritons.
Frères jumeaux curieux de la vie, indissociables, on riait de nos forfaits d'enfance.
Mais toujours revenait ce désir d'à part, chapardeurs de ruines mystérieuses et d'aventures à l'écart des autres.

Aujourd'hui, on s'est assagi nos petites différences nous ont construit jamais trop loin l'un de l'autre. On s'est marié et le sais-tu mon frère ? j'ai toujours un peu de mal à me lier. Ma compagne est mon intercesseur auprès des autres et des amis.

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